LE GRAND ARCHITECTE DES MONDES
DANS LES RITES EGYPTIENS

A la Gloire du Grand Architecte des Mondes,
Vénérable Maître et vous tous mes Sœurs et mes Frères
En vos Grades et Qualités

 

 

Parfois, j’entends des réflexions de Sœurs et de Frères d’autres rites que le nôtre, qui s’étonnent de notre invocation au Grand Architecte des Mondes. Habituellement, au sein de la Franc-maçonnerie spiritualiste de tradition, celle issue ou soumise à la Grande Loge d’Angleterre, les ouvertures et clôtures de travaux des Loges s’organisent, sous les Auspices du Grand Architecte de l’Univers.

Une légitime question se pose à nous ; qu’est-ce qui différencie ces deux invocations. Est-ce l’esprit des rites choisis ou l’historicité de leurs origines ?

Il convient de définir le sens de chaque mot qui compose ces deux invocations.

Tout d’abord, qu’est-ce qu’un Grand Architecte. C’est un concepteur de plans, chargé d’une mission par un client, appelé Maître d’ouvrage pour concevoir un projet jusqu’à sa réalisation.

L’Architecte est donc le Maître d’œuvre mandaté par un Maître d’ouvrage, dont il est l’interlocuteur unique, pour réaliser son projet.

Dans l’invocation au Grand Architecte de l’Univers, l’ouvrage est donc l’Univers. Dans la langue des oiseaux, Univers signifie UNI ….VERS. Le Grand Architecte de l’Univers serait donc l’intercesseur entre l’indicible absolu, que les diverses religions nomment Dieu, et sa manifestation. C’est donc celui qui nous montre le chemin, celui qui nous UNIS….VERS.

Si nous revenons à la notion de Maître d’œuvre du Grand Architecte, celui-ci une fois créé le plan, va le faire réaliser par ses sous-fifres, les coordinateurs de maîtrise d’œuvre et entreprises diverses.

Dans toutes les RELIGIONS, et je sais que ce mot donne des boutons à bien des Francs-maçons qui le bannissent de leur vocabulaire, ce mot religion signifie « se relier en communion ». Chacune des grandes religions connues possèdent ainsi leur intercesseur entre l’incommensurable déité, et le commun des mortels. comme dans la Bible ouverte sur le Prologue de Saint Jean, posée sur le plateau du Vénérable Maître, où l’intercesseur entre Dieu et les hommes serait le Christ, « celui qui UNI … VERS, suivi de ses apôtres.

Rassurez-vous, ce n’est qu’une interprétation toute personnelle de ma part, n’engageant que ma propre personne.
Cependant, est remarquable que lorsque l’on se penche sur l’origine des religions du monde, toutes considèrent que la civilisation commence là où s’achève la préhistoire (c’est-à-dire la période qui s’étend de l’apparition de l’homme, il y a environ 2 millions huit cent mille ans, à l’invention de l’écriture vers 4000 ans avant notre ère). Concernant la Franc-maçonnerie Spiritualiste, c’est également le cas puisque d’après son calendrier, nous serions aujourd’hui en l’an 6024 de la vraie Lumière.

La définition de la civilisation, est donc l’ensemble des phénomènes sociaux, religieux, moraux, esthétiques scientifiques, et techniques d’une grande société.

Pour les égyptiens, c’est un peu la même chose, sauf que dans leur mythologie, ils nous informent que 10 000 ans avant notre ère, un Grand cataclysme aurait détruit une grande partie de l’humanité, dont une élite aurait pu mystérieusement s’en échapper. (Nous retrouverons plus tard ce récit dans la Bible, avec le déluge qui se serait abattu sur la Terre, et le personnage mythique de Noé).

D’après certaines légendes égyptiennes, il aurait préexisté dans cette région du monde, une civilisation comparable à la nôtre, capable de voir la Terre depuis l’espace, et donc de s’en échapper. Elles racontent qu’environ 4000 ans avant notre ère, (et ce quasiment sur toute la Terre), se réorganisent des sociétés civilisées sur la base des connaissances d’autrefois. C’est comme si, après 6000 ans d’absence, cette Elite était revenu coloniser notre planète en y rapportant tout ce qui avait été perdu.

D’autres légendes consignées sur des papyrus datant de 3000 ans avant notre ère (notamment le Papyrus de Westcar), précisent que le pharaon Kheops aurait recherché, puis découvert dans la crypte d’un ancien tombeau, certains des livres de Thot, sorte d’encyclopédie des sciences et techniques antédiluviennes, qui lui auraient notamment servis pour l’édification de sa Grand Pyramide.

Toujours est-il que la religion monothéiste égyptienne, je précise bien monothéiste et non polythéiste, serait elle aussi née 4000 ans avant notre ère, importée ou non d’un ailleurs mythique. Cette religion déifiait l’origine d’un principe créateur (Amon, dit le caché) symbolisé par son premier symbole visible (le Soleil qu’ils vont nommer Rê, puis Râ), et ses différentes manifestations, (les dieux humainement représentés mais dont la tête et la coiffure symbolisait la fonction).

Concernant le Grand Architecte des Mondes, rappelons-nous que cette invocation n’appartient qu’aux rites égyptiens. Et qui dit égyptien dit antérieur à toutes les religions qui se sont développées depuis la disparition de cette civilisation.

Dans la cosmogonie égyptienne se fondait sur la croyance d'un principe créateur, le Noun, c’est-à-dire l’océan sans fin qui existait avant que tout autre chose ne soit, est considéré comme l’essence même du chaos primordial. Noun n’est donc pas un dieu au sens où nous pourrions l’imaginer, mais un concept, une représentation de l’état pré-créatif de l’Univers, l’incarnation de l’infini des profondeurs insondables du non-créé.

Dans la mythologie égyptienne, Noun est l’océan primordial sur lequel voyage la barque solaire de Rê (le soleil) symbolisant le cycle quotidien du soleil et le parcours de l’âme dans l’au-delà après la mort. Mais pour les Prêtres Astronomes égyptiens, le monde ne se limitait pas à notre système solaire. Ils avaient observé que dans leur ciel, voyageaient de multiples soleils formant ce long fleuve d’étoiles que nous qualifions aujourd’hui de voie lactée. Ils ont même comparé les méandres de ce céleste fleuves avec ceux de la Vallée du Nil, et s’en sont même inspiré, pour y faire correspondre leurs principales capitales, temples et pyramides, à ses différentes constellations.

L’exemple le plus remarquable et le plus connu serait le site du plateau de Giseh, (dans la banlieue du Caire), composé principalement de trois grandes pyramides alignées, et d’un remarquable Sphinx tourné vers l’Orient, vers la constellation du Lion. Cet ensemble est on ne peut plus comparable à la constellation d’Orion se situant également au Sud-Ouest du Delta stellaire de la voie lactée.

Cinq mille ans avant notre ère, les égyptiens, comme nous-mêmes aujourd’hui, avaient besoin de croire et d’espérer en une entité constitutive de leur identité. C’est pourquoi ils ont créé le concept de la religion, en nommant un dieu unique AMON, (dit le caché, ou l’inconnaissable) fédérateur de tous les autres, mais qui n’étaient en fait que des principes dans la nature.

A l’image de ce dieu imaginaire, le Grand Architecte des Mondes est donc un concept et non une identité, une grande espérance qui ordonne les multiples mondes qui composent notre Galaxie (entre 200 et 400 milliards d’étoiles, et sans doute plus de 100 milliards de planètes).

Alors, que l’invocation se fasse sous les Auspices de tel ou tel Grand Architecte importe peu, car tous deux témoignent du même concept, mais à des époques différentes.

Nous maçons, nous inspirant des mystères de la Vieille Egypte, nous avons choisi de vivre en harmonie avec la pensée égyptienne, et d’ouvrir nos regards sur les mondes visibles et invisibles qui peuples la Galaxie.

 

J’ai dit
Robert MINGAM

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