Rite de fondation

du Temple maçonnique égyptien

Planche de Robert MINGAM

 

 

Rien n'est plus frappant que de constater la permanence du rite de fondation des temples égyptiens au travers des civilisations postérieures qui virent le jour autour de la méditerranée.

 

Les premiers monuments royaux connus, à l'aube du 3e millénaire, montrent le pharaon dans ses activités guerrières et constructrices: la houe en main, il creuse la tranchée de fondation, ou plante les piquets qui permettront de fixer l'orientation du temple en construction.

 

A quelques millénaires de là, si nous errons à l'aventure dans les salles des grands temples d'Esna, d'Edfou ou de Kom Ombo, nous voyons les mêmes scènes de fondation s'accomplir par l'entreprise de pharaons nommés Autokrator César, Sévère, Caracalla, ou Décius !

 

Fondation du temple par le roi Scorpion (première dynastie)

 

Des lointaines forêts de Pannonie et de Germanie, à la faveur changeante des légions qui les ont porté à la fonction d'empereurs, et bien que sortis du rang, ces hommes continuèrent d'être officiellement considérés, dans la plus extrême de leurs provinces, comme les ordonnateurs des rites égyptiens ?

 

A toutes les époques, les cérémonies de fondation d'un édifice civil ou religieux furent placées au nombre des actes officiels requérant la présence de l'autorité suprême - ou éventuellement de son représentant. L'inauguration d'un monument important se passe rarement, même de nos jours, sans présence officielle, sans discours et sans libations... Mais en fait tous les actes du culte sont exécutés, théoriquement ou symboliquement, par les chefs religieux. Si nous parcourons des yeux les parois des temples égyptiens, où les scènes d'offrandes et les divers rites sont détaillés en longues séquences nous serons en effet frappés de constater l'absence totale de prêtres: partout c'est le roi, couronne sur la tête et dûment nommé dans un double cartouche, qui s'acquitte des actes cultuels.

 

Dans toutes les Grandes Obédiences maçonniques en général, et à la Grande Loge Française du Rite de Misraïm en particulier, c'est toujours au nom de la puissance suprême représentée par le Grand Maître en exercice (ou par délégation de pouvoir à son adjoint le plus direct, lorsque celui-ci ne peut assister à cet Important évènement), que s'effectue le rite de fondation d'un nouveau temple. Il ne peut en être autrement car cette cérémonie s'inscrit dans une tradition spirituelle véhiculée depuis la nuit des temps.

 

Rite de fondation du temple

 

C'est Pharaon qui vient officier le rituel de fondation d'un temple pour préparer le complexe sacré qui accueillera l'énergie divine. Il prépare l'ère de construction, berceau-racine (meskhenet) qui assure le développement et la croissance du corps énergétique du monument.

La cérémonie se développe en neuf étapes qui se résument ainsi:

 

- tendre le cordeau,

- mouler la première brique,

- creuser Le sillon initial,

- épandre le sable,

- placer les dépôts de fondation,

- poser la première pierre,

- purifier le lieu,

- pratiquer le rite d'Ouverture de la Bouche

 - remettre la maison à son Maître.

 

Nous approfondirons chacune de ces étapes symboliques afin de saisir toute l'importance de ce rite qui a perduré durant des millénaires.

 

La première phase du rite détermine l'orientation des axes selon une date précise, fixée à l'avance en accord avec les influences astrales propices à l'évolution fonctionnelle du monument. Le roi, accompagné d'Hathor et du prêtre Inmoutef va consulter les textes des Anciens conservés au Per-Ankh qui signifie maison de vie, là où les prêtres érudits sauvegardent et dispensent les enseignements ésotériques. Il retourne ensuite au lieu déterminé pour la construction de l'édifice et vérifie la compatibilité de ce choix avec le plan des Anciens.

 

La seconde phase fait une analogie entre la création du temple et la création «divine» de l'univers. Le roi, accompagné de Thot ou de Sechat, maîtresse de la maison de vie, gardienne du silence et du secret, détermine l'axe et les angles du futur édifice.

Le roi et Sechat, maîtresse des livres divins, frappent chacun avec un maillet sur un pieu qu'ils enfoncent en terre. Cette scène, dite "tendre le cordeau", consiste à déterminer l'orientation du temple d'après les circumpolaires à une date précise de l'année.

 

Les axes sont alors calculés à l'aide d'un instrument optique nommé merkhet aligné sur la Grande Ourse puis vérifiés par la position de l'étoile Orion dans le ciel du Sud. Plusieurs procédés d'orientation renforcent la particularité fonctionnelle du site. Ceux ci correspondent aux orientations solsticiales, équinoxiales, cardinales et théorico-mythique.

 

Lorsque le Sérénissime Grand Maître pénètre dans l'aire du futur temple, celui-ci a déjà fait l'objet d'un pré-jalonnage par son architecte (le délégué Grand Maître). L'orientation cardinale y est symbolisée par les frères servants occupant leurs plateaux.

 

Le réseau des axes que les quatre points cardinaux créent, engendre des spécificités sans lesquelles aucune orientation géographique, anthropologique ou symbolique ne saurait exister.

 

Cependant, il existe une dimension verticale qui modifie l'orientation cardinale que le Nord céleste symbolise; cette dimension crée chez l'humain une profonde vision intérieure (le connais toi toi-même) qui change la valeur qu'il attribuait aux dimensions horizontales, Cet axe vertical se manifeste au septentrion par la fonction de la neter Nephthys «la Dame de la maison», épouse de Seth (le Second Surveillant qui forme les Frères servants), et au Midi, par Isis «le Trône», mère d'Horus (le Premier Surveillant qui forme les futurs Maîtres, les suivants d'Horus). C'est ce que nous appelons l'orientation théorico­mythique. Celle-ci souligne la naissance de la lumière à l'Est et le monde de l'Au-delà à l'Ouest. Dans le temple égyptien, le neter (principe choisi pour régner dans le temple), dans sa barque sacrée est conduit du pylône vers le naos afin d'accéder à la porte de l'Occident, lieu sacré immatériel où il quitte la dimension spatio-temporelle et se renouvelle dans l'Amenti. Dans le temple maçonnique, le neter (principe de l'élu choisi pour animer les futurs travaux dans le temple), sera conduit du pylône, symbolisé par les colonnes J et B, vers la lumière du naos afin d'accéder à la porte d'Occident, la mort initiatique nécessaire à sa transformation.

 

Ce voyage du neter est l'image du long processus de transformations que doit subir l'être pour renaître de nouveau après avoir été régénéré dans les eaux fertilisantes de la Source Primordiale. C'est pourquoi Horus, le régénéré, légitime représentant de cet idéal surhumain règne en maître dans les temples égyptiens; c'est pourquoi également, le Vénérable, en qualité de chef de l'Ordre, légitime représentant de l'idéal maçonnique dans la Loge, règne en Maître dans le temple.

 

Mythiquement, à l'Ouest du temple égyptien, se situe donc le domaine virtuel de l'immortalité bienheureuse. Les neterou semblent quitter chaque nuit le monde concret des profondeurs de leur sanctuaire, faisant prendre ainsi conscience à l'être humain de l'état qui le sépare du monde de l'Archétype.

 

La première phase du rite de fondation permet de calculer les angles principaux du monument. Le roi y enfonce des piquets fourchus et tend les cordeaux afin de délimiter les bornes de la fondation. Pour ce faire, il trace l'angle droit puis le triangle sacré de côtés 3, 4, 5, nommé triangle isiaque, qui constitue la figure de base où va s'élaborer la construction monumentale (figure m).

Figure « m » triangle Isiaque

 

Lors de la cérémonie de consécration, le Sérénissime Grand Maître aidé de ses auxiliaires, tend le cordeau afin de délimiter l'espace sacré du temple. Il détermine ainsi le centre du monde, le lieu où sera implanté le naos, lui qui est le maître de l'Orient et de l'Occident, avec ses Surveillants, maîtres architectes du Septentrion et du Midi.

La seconde phase de la cérémonie de fondation du temple met en scène Horus et le roi qui entreprennent de dégager l'aire de fondation.

 

Le souverain saisit une pioche et frappe le sol, puis empoigne la houe pour creuser le premier sillon qui doit s'enfoncer dans la terre jusqu'à la limite du Noun (océan primordial ou le niveau du Nil). Horus présente le roi comme le maître de la création. Ce geste magique de fendre la terre jusqu'au Noun éveille les puissances créatrices qui risquent de compromettre l'ordre du monde.

 

Le roi creuse un sillon avec la houe quatre fois.

 

Lors de la fondation du temple maçonnique, le Sérénissime Grand Maître trace également les sillons délimitant l'aire sacrée sur laquelle sera posé le dallage mosaïque.

 

Dès lors, il sera nécessaire d'user de théurgie pour stabiliser ces  forces; le sacrifice égyptien d'une oie à chacun des angles du tracé permettant de se rendre maître des énergies en mouvement. Sérénissime Grand Maître, quant à lui, y installera des colonnettes pour symboliser ces énergies en les nommant, Sagesse, Force et Beauté.

 

Par analogie, l'oie, rattachée symboliquement à Amon, le caché, se rend maîtresse de toutes les forces et de toutes les puissances volatiles dès qu'elle se pose sur l'eau. C'est pourquoi dans les signes hiéroglyphiques, l'oie associée au soleil signifie (fils de rê). Tous les rois dans leur titulares posséderont ce couple de symboles.

 

Comme les rayons cosmiques encadrent et éclairent la terre, les colonnes symbolisent la manifestation d'Amon (ou de dieu) autour et sur la terre (symbolisée par le carré mosaïque).

 

Le tracé étant réalisé, le Sérénissime Grand Maître dépose sur les diagonales une première bande de lin sur laquelle sont tracés les XVI Hiéroglyphes égyptiens essentiels, révélateurs de l'Esotérisme et, sur la seconde diagonale, une bande de lin semblable à la première sur laquelle sont tracés les Caractères Démotiques correspondants, exprimant l'Exotérisme.

 

Par analogie, ces deux caractères que sont l'ésotérisme et l'exotérisme, permettent également de se rendre maître des énergies en mouvement.

 

Puis, le Sérénissime Grand Maître se fait apporter la Pierre Cubique à pointe, et la pose au centre des deux diagonales. En Egypte, le pharaon se faisait apporter le Naos, représentant la demeure terrestre du neter, le lieu de sa manifestation dans le monde visible, et le posait au centre de l'espace sacré délimité par lui.

 

Il est facile de constater l'analogie des formes entre la pierre cubique à pointe des maçons, qui est le symbole de la manifestation du principe géométrique composé du cube (la terre) et de la pyramide (l'accès vers dieu), avec le naos égyptien, qui manifeste la présence du principe divin (celui qui géométrise).

 

Façonnage de la pierre d’angle par le Pharaon

 

A l'étape suivante, pharaon prend du limon, le mélange à de l'oliban, de la résine de térébinthe et de la paille, dissout la pâte dans du vin, la dépose dans un moule à brique et enlève l'excédent à l'aide d'une règle pour finalement faire sécher le tout au soleil.

 

La brique, dont la composition symbolisait l'océan primordial (le Noum) était ainsi obtenue est dénommée la «mère des racines du sanctuaire». Elle servait à la construction du mur caisson qui assure la solidité des angles, partie faible de ces lourds monuments. Ce sont ces mêmes briques qui composaient les murs d'enceintes des temples, dont la forme rappelait les vagues de l'océan.

 

Il est intéressant de remarquer que lors du rite de l'accouchement la parturiente, assistée des quatre neterou féminins qui président aux naissances, s'accroupit sur quatre briques rituelles appelées meskhenet. Ainsi, le moulage de la brique marque la naissance d'un «être vivant».

 

Comme on vient donc de le démontrer, le temple ainsi fondé est un être vivant, vecteur d'une tradition qui se perd dans la nuit d'une transmission orale encore mal définie.

 

La quatrième phase de la fondation du temple égyptien consiste à répandre du sable afin d'affermir la construction et d'empêcher tout mouvement de ses bases.

 

Ce sable, composé d'une multitude de grains censés permettre la stabilité des points d'ancrage du naos, symbolise la foi d'une multitude d'hommes au service du neter, c'est à dire de leur dieu.

 

C'est le roi qui tient entre ses mains le destin de l'humanité, qui verse le sable représentant ses sujets, comme garantie de pérennité et d'équilibre de la foi symbolisée par le naos.

 

Le roi vide un couffin de sable, comble l'aire selon les prescriptions et s'assure de bien niveler le sol afin de fournir à l'édifice une puissance indestructible. Horus ou Sechat accompagnent l'officiant car ils possèdent la maîtrise sur les forces ennemies habitant les déserts. Ces divinités offrent au roi les tributs des neuf peuples qu'ils soumettent désormais au contrôle du roi.

 

Le sérénissime Grand Maître, quant à lui, a posé les bandes de lin tracées des symboles révélateurs de l'Esotérisme et de l'Exotérisme.

 

Celles-ci symbolisent la foi et les buts des maçons.

 

Lui aussi tient entre ses mains la destinée des Frères qui lui font confiance. Il agit dans ce temple pour la pérennité et la stabilité de l'Ordre qu'il représente. C'est justement tout ce qu'il représente que contient ces bandes de lin. Elles symbolisent l'idéal d'une multitude de Frères répartis de par le monde. Son symbole, la truelle, nivelle le sol afin de fournir à l'édifice une puissance indestructible.

 

Le roi présente ensuite à Horus un plateau chargé de plusieurs plaquettes d'or, de cuivre, d'argent, de faïence et de pierres semi-précieuses dont la liste est conforme à l'énumération de Thot.

 

En fait, les dépôts de fondation les plus anciens sont constitués de Pièces de poterie glacée gravées au nom du roi et insérées dans une brique.

 

Plus tard, s'ajoutent des échantillons de matériaux de construction en métal et pierres précieuses, des vases en albâtre et faïence, des amulettes, des modèles d'outils, de la nourriture et des pierres à moudre, et même une tête de taureau.

 

Il s'agit là de transmettre un certain nombre de symboles correspondants à la vocation de chaque temple. L'or, en Egypte symbolise la chair du dieu Râ, le principe masculin; l'argent est en rapport avec la lune, principe passif et féminin. D'après les mythes égyptiens, les os des dieux égyptiens sont faits d'argent, c'est pourquoi les statues des neter contenues dans les naos sont en électrum, c'est-à-dire en alliage d'or et d'argent.

 

Le cuivre chez les anciens égyptiens se rapporte au symbole de la transmutation des rayons solaires au fond de la terre. Les fragments de poteries quant à eux étaient en fait des "Ostraca", sur lesquels les scribes écrivaient des passages du "Livre des Morts". Les pierres semi-précieuses correspondent à des métaux et des planètes en rapport avec la destination du temple et des étoiles auxquelles celui-ci se réfère. Enfin, la tête de veau était le symbole par excellence de la fécondité.

 

Ces deux dernières phases de la fondation du temple égyptien se retrouvent encore aujourd'hui dans les rituels de construction des édifices sacrés. Un exemple parmi tant d'autres, lorsque la Grande Loge Nationale Française a posé la première pierre de son nouveau siège parisien rue Christine de Pisan, elle a creusé cette pierre pour y déposer un parchemin. Lors de la fondation d’une Loge sans édification opérative d'un bâtiment, ce dernier éléments symboliques n'est donc pas nécessaire et n'a pas été retenus dans le rituel de fondation d'une Loge.

 

Le mot teb désigne en égyptien aussi bien les briques du mur que les dépôts placés aux quatre angles du mur caisson sous une mince couche de sable. Chaque ensemble de dépôts est formé d'objets à peu près semblables mais deux pièces se retrouvent presque partout. Il s'agit de blocs de quartzite grossièrement taillés, l'un de forme rectangulaire, l'autre triangulaire (en maçonnerie, ces deux pierres posées l'une sur l'autre forment la pierre cubique à pointe).

 

Les dépôts de fondation mis en place fixent le germe du temple et témoignent de sa croissance future. Ils pourvoient en matériaux, nourriture et ustensiles, les kaou des ouvriers pour qu'ils maintiennent éternellement vivant le ka du monument. Les plus anciens spécimens trouvés datent de la VIe dynastie sous le règne de Pépi 1 er et cette pratique se perpétue jusque sous les Ptolémées.

 

A l'étape suivante, muni d'un long levier de bois nommé kha, le roi, assisté d'Horus, soulève une lourde pierre taillée à angle droit et vérifie la rectitude de l'assise au moyen du fil à plomb ou de l'équerre (figure n). Le verbe employé dans les textes est khousy signifiant «bâtie ». Dans cette action, pharaon se compare au démiurge-potier Khnoum de qui dépend le respect de la loi de l'équilibre harmonique.

Dans les rituels misraïmites, on retrouve ce symbolisme dans la cérémonie du second degré, lorsque le maçon passe du plan spéculatif à celui de l'opératif.

 

A la septième phase, le roi porte une massue dans la main gauche et lance de la main droite des grains de natron sur le monument achevé afin de purifier le lieu du sacrifice. Ce rite amène une double purification du lieu soit le baptême de terre par le feu du «sel de la terre».

 

Enfin, la dernière phase du rite de fondation marque la fin de la construction et le commencement de la vie du temple perçu comme un don divin. Le roi qui tient de la main gauche le sceptre hetes, symbole du temps liturgique, et la massue, insigne de son pouvoir, indique à Horus que l'édifice est achevé. Le texte mentionne que le pharaon touche l'édifice avec le sceptre, frappe douze coups à la porte principale, ouvre les portes secondaires, parcourt le temple et progresse vers le saint des saints en faisant pénétrer la lumière du feu nouveau. Ainsi le roi donne la maison à son Maître.

 

Dans le rituel misraimite, le Sérénissime Grand Maître tient le maillet, insigne de son pouvoir. Il parcourt la Loge et va jusqu'au Saint des saints (le naos ) pour y apporter la lumière du feu nouveau. Par ce rituel symbolique, il consacre la Loge en y apportant le neter, c'est-à-dire la vie.

 

Les textes font mention d'un épisode rituel fort important mais qui n'est jamais figuré dans les scènes gravées, celui de l'Ouverture de la Bouche.

 

La scène habituelle trouvée dans de nombreuses syringes montre Anubis muni de l'herminette qui ouvre les sept voies de communication que porte la tête et qui donnent accès à sept facultés vitales. De même, on peut imaginer que l'officiant accomplit ce geste hautement symbolique sur les nombreuses représentations divines des parois du temple.

 

Dans les rituels d'ouverture d'une Loge maçonniques, il est précisé que 3 la dirige, 5 l'éclairent et 7 la rendent juste et parfaite. Le Sérénissime Grand Maître créé, reçoit et constitue le Vénérable dans sa chaire, puis il ouvre les sept voies de communication qui vont diriger ce nouvel atelier et qui donnent accès aux sept facultés vitales, en présidant à la nomination des officiers de la Loge.

 

Rituel d’ouverture de la bouche

 

Le rituel d'installation d'une nouvelle Loge maçonnique est donc inspiré de celui de la fondation des Temples d'Egypte par le Pharaon régnant, pontife suprême et "véhicule" d'Osiris.

 

En résumé, au tout début de la rituelle, le Sérénissime Grand Maitre interroge ses assistants sur leurs connaissances cosmo­goniques et sur leur capacité à situer et à orienter le temple dans l'espace. Le pharaon quant à lui en faisait tout autant avec ses astronomes et ses architectes.

 

Puis, suivant un rite traditionnellement établi, le Sérénissime, comme le pharaon trace l'espace sacré à l'aide des outils appropriés. La maçonnerie spéculative utilise aujourd'hui des outils symboliques, mais les compagnons séculiers pérennisent encore les gestes du passé en posant les premières pierres des édifices religieux suivant les rites d'autrefois. Nous mêmes, si nous devions bâtir et consacrer un édifice, il nous serait impossible de nous soustraire à ces rites opératifs.

 

La conception architecturale d'un édifice religieux, quel que soit sa destination finale, est toujours parfaitement orientée. Parfois, comme pour les temples des religions solaires, ce sont les étoiles qui président à cette orientation; parfois, comme certains autres temples égyptiens des périodes plus récentes, cette orientation est plus symbolique. L'axe Est-Ouest du bâtiment se trouve alors perpendiculaire au Nil qui, bien que coulant du Sud vers le Nord, forme des boucles préjudiciables à la rigueur scientifique.

 

Concernant les Cathédrales, cet axe Est-Ouest est généralement dirigé vers Rome ou Jérusalem (les deux étant sensiblement dans la même direction pour ce qui concerne les églises françaises). Pour les Mosquées musulmanes, l'Est est aussi arbitrairement représenté par la Mecque. Tous ces édifices ont en commun la détermination de leur point d'ancrage vertical avec la déité sur laquelle toutes les religions se reconnaissent, et une orientation horizontale représentée par la manifestation de leur choix. Tous ont utilisé les Hauts lieux de vibrations cosmo-telluriques pour en déterminer le centre, et les réseaux magnétiques dits "géo-pathogènes" (les réseaux dit Hartman) comme limites interactives des causes et des effets sur la nature et les hommes.

 

Pour en revenir au rituel de fondation des temples égyptiens, au terme de la cérémonie de consécration, le pharaon nomme un grand hiérophante pour se substituer à lui dans les actes rituels et journaliers à l'attention du neter. Dans le rituel Misraïmite, c'est le Sérénissime Grand Maître qui autrefois était nommé ad-vitam comme les pharaons d'Egypte, qui nomme un Vénérable Maître pour diriger en son nom les travaux du rite, à la Gloire du Grand Architecte de l'Univers,

 

Ce soir, je ne vous ai parlé que de notre rite de fondation. Mais il est bon que vous sachiez que dans les autres rites véhiculés par la Maçonnerie contemporaine, les mêmes symboles président à la construction de leurs édifices sacrés. Rien d'étonnant à cela puisqu'ils se rattachent à la construction du temple de Salomon dont l'architecte était lui-même "Egyptien".

 

J'ai dit